#WOMED - La qualité de l'éducation et le travail acharné font la différence pour accéder à des postes de direction : découvrez l'histoire d'Amira Shawky, Égypte

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C´est le troisième volet de notre série de sept articles publiés dans le cadre de la Journée internationale de la femme pour mettre en lumière des femmes qui ont réussi à casser des stéréotypes dans leur société  grâce aussi à leur participation à des projets financés par le programme  IEV CTF Med.


Depuis le début, Amira était à la recherche de défis

Amira Shawky est une égyptienne de 47 ans. Elle est PDG de L.I.O.N.S (Logistics International Outsourcing Networking Services) à Alexandrie. Elle est membre du conseil d'administration du département transport international et logistique de la Chambre de Commerce d'Alexandrie et responsable du département formation et stages. Elle est professeur à l'Académie arabe des sciences, de la technologie et du transport maritime et également consultante pour un certain nombre d'entreprises. Elle travaille dans ce domaine depuis 26 ans. Elle a étudié la comptabilité et a commencé sa carrière dans une banque. Elle a vite compris qu'elle avait besoin de quelque chose de plus stimulant dans sa vie professionnelle. Elle a vu que la plupart des personnes travaillant dans le secteur du transport international et de la logistique étaient des hommes et elle s'est dit pourquoi ne pas essayer alors elle s'est tournée vers ce secteur.

Son deuxième défi : mieux se préparer à travailler dans ce domaine. Elle s´est mise à étudier dur et a obtenu un diplôme puis une maîtrise en marketing et transport de fret. Elle a reçu la meilleure note. Elle est sur le point de terminer son doctorat sur les chaînes d'approvisionnement et le marketing. Elle croit aux compétences et à la qualité de l'éducation pour gravir les échelons. Dans son entreprise, il y a 8 femmes et 4 hommes.


Amira travaillant sur le terrain


Travailler sur le terrain est probablement le stéréotype le plus frappant qu'elle casse
Dans ce secteur, il y a à la fois des tâches de bureau et des travaux de terrain. Une femme qui fait des tâches de bureau, c'est très bien, mais commencer à aller au port et suivre les opérations casse un stéréotype en Égypte. Dans le port, il existe un règlement intérieur interdisant aux femmes d'entrer dans les installations portuaires après 17 heures pour des raisons de sécurité.

"Casser un stéréotype, c'est démontrer qu'on peut travailler dans un secteur à prédominance masculine non seulement dans les bureaux mais aussi sur le terrain."

Les ports sont généralement situés dans des zones reculées et ne sont donc pas des endroits sûrs pour les femmes, dit Amira. Une fois, elle a dû se rendre dans une centrale électrique située à Assouan (au sud de l'Égypte, dans une région reculée et désertique) et elle ne pouvait pas y aller seule car cela n'est pas accepté par la société égyptienne. Son père l´a accompagné pour qu'elle puisse faire son travail.

“Nous sommes tous humains, peu importe le sexe ”

 A deux reprises, Amira a insisté sur le fait que nous sommes avant tout des humains quel que soit notre sexe et que cela ne doit pas nous empêcher de faire notre travail. Ce qui compte, c'est la volonté de la personne à se développer dans son travail et dans sa vie. Cependant, elle estime aussi que les femmes ne peuvent pas faire tous les types de travaux comme les dockers qui requièrent plus de force physique alors que les femmes sont plus patientes et multitâches, deux qualités très appréciées dans ce secteur. Pour accéder à un poste de direction, elle croit qu´il faut travailler sur basant sur l´intelligence et non travailler avec la force.

L'âge est une barrière
Interrogé sur les obstacles auxquels elle a dû faire face au cours de sa carrière, elle se souvient que le fait d'être jeune au début lui rendait la vie dure car ses collègues masculins ne la prenaient pas au sérieux. Elle en a également fait l'expérience lorsqu'elle s´est retrouvée à la tête d'une équipe dont les membres étaient plus âgés qu'elle.

Qu'est-ce qui a changé en une génération ?
Par rapport à 25 ans en arrière, il y a de plus en plus de secteurs ouverts aux femmes et de femmes occupant des postes de direction en Égypte. Les filles semblent aujourd'hui plus avides de succès. Elles veulent être quelqu'un et pas n'importe qui.

Angela Merkel comme modèle
Amira voit en Angela Merkel un modèle dans la façon dont elle a dirigé l'Allemagne et influencé l'UE et le monde. Elle n'a jamais profité de sa position et tout ce qu'elle a accompli était grâce à ses efforts et à son travail acharné. Ses actions sont bien plus importantes que ses paroles.
 

YEP MED et comment elle donne l'exemple à la nouvelle génération
Amira est impliquée dans le projet YEP MED qui traite de l'emploi des jeunes dans les ports méditerranéens. Ce projet forme des jeunes au commerce international et à la logistique dans le secteur portuaire. Les porteurs du projet travaillent avec les autorités portuaires, les centres de formation et les entreprises de ce secteur. Amira représente un véritable exemple de réussite pour les jeunes femmes qui souhaitent débuter leur carrière dans ce domaine.