Le 27 septembre, le Programme IEV CTF Med a célébré la Journée mondiale du tourisme dont l'édition 2021 était axée sur la croissance inclusive. Au cours d'un webinaire spécial, plus de 80 participants ont découvert deux endroits magnifiques au Moyen-Orient, débattu avec trois jeunes entrepreneurs et découvert les opportunités de financement pour un tourisme différent. Lisez l'histoire complète ci-dessous.

La saline artisanale de Sleiman ou comment combiner énergie propre, plus de revenus et tourisme durable au Liban
 

Nous avons commencé notre voyage avec Georges Sleiman qui nous a emmenés dans ses Salines à Anfeh, au nord du Liban. Il est ingénieur électricien, mais il appartient également à la troisième génération d'une famille de propriétaires de salines. Sa famille travaille dans la production du sel depuis 1948. Georges nous a montré ses salines tout en expliquant le processus de production de sel qui prend environ 40 jours depuis la collecte de l'eau de mer jusqu'à l'emballage du sel marin. Ceci est répété jusqu'à 6 fois par an pendant la saison qui s'étend de mars à septembre.

Georges est l'un des bénéficiaires qui ont reçu un soutien financier via le projet MedArtSal et son partenaire local « Association pour le développement des capacités rurales ». Grâce à une petite subvention, il a réparé le moulin à vent de la saline et a remplacé les deux pompes d'eau traditionnelles par des équipements plus modernes. Il s'apprête également à installer des panneaux photovoltaïques pour produire de l'électricité propre.

Notre propriétaire de saline ne s'arrêtera pas là. Il a également commencé à promouvoir son site en tant qu'attraction touristique. Il reçoit environ 100 visiteurs par semaine, offrant une expérience unique aux visiteurs qui peuvent profiter des bienfaits d'un bain de pieds dans l'une des piscines salées tout en regardant le coucher de soleil. Une expérience vraiment unique !


Photos des salinas de Georges Sleiman à Anfeh, au nord du Liban

Une promenade à Battir : découvrez le pays de l'olivier et de la vigne en Palestine
 

Notre deuxième visite nous a emmenés à Battir, un village palestinien situé au sud-ouest de Jérusalem. Ce village, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2014, est bien connu dans la région pour ses terrasses agricoles, ses sources et ses aubergines.

Ghaida Rahil, de l'organisation « Palestinian Heritage Trail», nous a fait parcourir les rues de Battir et nous a présenté Inas, propriétaire d'un kiosque, où elle produit des souvenirs faits à la main et des spécialités culinaires locales qu´elle vend aux habitants et aux touristes. Grâce à une petite bourse attribuée dans le cadre du projet CROSSDEV, Inas a pu développer davantage sa petite entreprise.

Nous avons également rencontré Miriam, fonctionnaire à la mairie de Battir, qui nous a parlé des traditions de sa ville. Depuis 2015, la commune organise la « fête de l'aubergine ». C'est un coup de pouce pour les agriculteurs qui souffrent de ne pas pouvoir exporter leurs produits. Se connecter à la terre est si important pour préserver le patrimoine palestinien, dit-elle. Elle n'a pas pu résister à partager avec nous une partie d'une chanson traditionnelle que les agriculteurs palestiniens chantent lorsqu'ils travaillent dur sous le soleil.

En un clin d'œil, c'est ce que Palestinian Heritage Trail, partenaire du projet CROSSDEV, tente de promouvoir : la randonnée ne consiste pas seulement à découvrir des paysages et profiter de la nature. C'est aussi une manière de faire connaissance avec les gens du terroir et découvrir leur culture.

Grâce au projet CROSSDEV, le sentier de 500 km qui va du nord au sud de la Palestine, a été prolongé de 50 km reliant Beit Mirsim à Battir via un nouveau segment. Des fonds ont été accordés pour soutenir les femmes de Battir comme Inas et d'autres femmes des villages environnants pour développer des services touristiques le long du sentier.



Vue du village de Battir en Palestine (Auteur © Labour Palestine)

Les jeunes utilisent les outils TIC pour un tourisme alternatif et durable
 

Après nos deux visites virtuelles au Moyen-Orient, nous avons rencontré 3 jeunes méditerranéens qui, avec leur énergie, leur enthousiasme et le soutien de projets IEV CTF Med, développent de nouveaux outils favorisant un tourisme différent dans la région.

Gadara spinner : un jeu de société pour découvrir le site archéologique d'Umm Qais en Jordanie

Sondos Al Riqbat, une jeune jordanienne de 24 ans, est l'une des créatrices du jeu de société appelé "Gadara spinner". Elle l'a développé grâce à une subvention du projet MED GAIMS. Elle espère que ce jeu sera une nouvelle façon de découvrir Umm Qais et d'en apprendre davantage sur l'histoire ancienne de son pays pour les touristes et les habitants. Regardez une démo du Gadara Spinner ci-dessous.

Tour my Table : une toc toc numérique à la porte peut vous amener à une expérience authentique avec les habitants du terroir

Claudia Tola, une italienne d'une trentaine d'années, a eu l'idée de développer une application, Tour my Table, pour mettre en relation d'un côté des touristes responsables qui recherchent l'authenticité et veulent rencontrer les locaux, et de l'autre des locaux qui veulent cuisiner et partager leur tradition culinaire et une partie de leur culture. Grâce au soutien du projet MEDST@rts, Claudia travaille à affiner son modèle économique et à se connecter avec des investisseurs potentiels.


Claudia Tola présente la plateforme et l'application "Tour My Table"

Intelligence artificielle et apprentissage automatique pour stimuler le tourisme durable

Kevin Hani, 23 ans, est libanais et un entrepreneur né qui a su saisir l'opportunité de l'augmentation de 7,5% de la demande en tourisme durable pour développer un site Web et une application appelée « TripnTap ». En utilisant l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique, il met en relation ceux qui recherchent des activités de plein air avec les voyagistes et crée une communauté soucieuse de l'environnement durable lors de ses déplacements.

En demandant à Claudia, Sondos et Kevin ce qu'ils feraient s'ils étaient nommés ministre du tourisme dans leur propre pays, ils conviennent tous qu'il faudrait repenser en profondeur le tourisme.

Kevin encouragerait les zones rurales, l'utilisation du marketing numérique et fournirait davantage de certificats aux guides locaux au Liban. Sondos donnerait plus d'opportunités à la jeune génération pour réinventer le tourisme tandis que Claudia investirait vraiment dans un tourisme plus durable pour éviter le tourisme de masse en Italie comme c'était le cas à l'époque pré-pandémique.

Les subventions, une contribution tangible du Programme IEV CTF Med au développement du tourisme durable

Enfin, les projets « Med Pearls » et « MEDUSA » financés par IEV CTF Med ont présenté leurs opportunités de financement actuelles par le biais de subventions pour soutenir le secteur du tourisme durable. Alors que Med Pearls se concentre sur le développement de produits du tourisme lent, MEDUSA s'intéresse principalement à l'amélioration du tourisme d'aventure en Méditerranée. Ne manquez pas ces deux opportunités fantastiques et consultez leurs sites Web !


 

Pour l'édition 2021 de la Journée mondiale du tourisme des Nations Unies, nous ne voulions pas nous focaliser sur les chiffres, nous voulions rencontrer des gens, connaître leurs aspirations et leurs rêves. Nous avons découvert différentes manières d'aborder le tourisme durable en gardant toujours à l'esprit l'authenticité, la responsabilité et la préservation de notre culture et de notre environnement méditerranéens.

"Autour du monde, dans des pays à tous les niveaux de développement, des millions d'emplois et d'entreprises dépendent d'un secteur touristique fort et florissant. Le tourisme a également été une force motrice dans la protection du patrimoine naturel et culturel, en le préservant pour que les générations futures puissent en profiter"

 

M. Zurab Pololikashvili

Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies