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Le partenaire tunisien du projet MEDISS, Institut des Régions Arides de Médenine (Ira Médenine), a produit le premier rapport concernant l’impact de l’utilisation des eaux usées traitées sur la qualité physico-chimique et microbiologique du sol en zone aride.

L'expérimentation innovante concernant l'utilisation des eaux traitées est l'une des activités du projet MEDISS; l'analyse des sols et des eaux est essentielle pour comprendre l'impact du projet sur le territoire.

Le rapport a été produit avec les données fournis par deux campagnes d’échantillonnage : une pour analyser le sol, réalisée durant le mois de Juillet 2020, l’autre pour étudier la qualité de l’huile d’olive, réalisée en Novembre 2020. 

 « La Tunisie compte parmi les pays les moins lotis en ressources hydriques. Les perspectives de pénurie d’eau sont devenues évidentes. Ces dernières se déclinent dans l’espace selon les conditions locales des ressources souterraines et superficielles. Ces ressources hydriques limitées menacent la durabilité de l’activité agricole. De ce fait, l’irrigation par des eaux usées traitées, peut constituer une ressource hydrique supplémentaire potentielle et pérenne. En effet, ces eaux peuvent porter profit à différents niveaux. Cette technique d’irrigation non conventionnelle contribuerait notamment à l’amélioration des rendements agricoles ainsi qu’à la fertilisation du sol par des substances biodégradables ».

L’objectif du rapport est estimer l’impact que l’utilisation des eaux traitées pour l’irrigation a sur la qualité des sols agricoles. L'étude, en particulier, évalue l’impact des eaux usées sur :

1. Les paramètres physico - chimique et sur les communautés microbiennes indigènes du sol;
2. Les paramètres éco - physiologiques des oliveraies;
3. Sur les paramètres de rendement et de qualité de l’huile d’olive. 

La zone d’étude est localisée dans la région de Hammet Gabes (périmètre Bechima).
 

1. L'étude
Les sols analysés présentent une texture sablo-limoneuse, ils sont moyennement calcaires et avec une capacité d’échange cationique (CEC)₁ très faible.
L’évaluation de la teneur en potassium échangeable a mis en évidence des teneurs faibles dans tous les sols analysés.
Les analyses microbiologiques ont mis en évidence la présence des pathogène comme Salmonella spp, de Staphylococcus spp et de Pseudomonas aeruginosa.

Les résultats surlignent une qualité bactériologique médiocre des eaux usées utilisées pour l’irrigation; ces eaux transmettent ces trois pathogènes opportunistes vers le sol, lieu de manipulation et de travail d’un grand nombre de personnes et d’agriculteurs, d’où le risque de contamination de cette population.

Il est à noter que les animaux sont aussi vulnérables à cette contamination.

1. La Capacité d’Echange Cationique (CEC) d’un sol est la quantité maximale de cations qu’un sol peut absorber. Elle est donc utilisée comme mesure de la fertilité d’un sol.

2.    Conclusion 

L’utilisation des eaux usées traitées en agriculture, en zone aride, parait prometteuse.

Cette pratique présente plusieurs avantages à savoir l’amélioration du stock organique et minéral du sol ainsi que la réparation de son ph et l’augmentation de sa capacité d’échange cationique. Toutefois, les périodes d’irrigation (définit EUT) issues de l'El Hamma semblent être contaminées par des pathogène de type Salmonella spp, de Staphylococcus spp et de Pseudomonas aeruginosa.

Pour améliorer la qualité bactériologique de ces eaux, un traitement tertiaire est nécessaire.

Le traitement par le processus infiltration percolation parait une solution attrayante.

Nb : Les résultats sont préliminaires. Ils vont être consolidés par d’autres analyses à savoir une détermination de la densité de la communauté microbienne indigène du sol (méthode fumigation extraction et méthode moléculaire), une quantification des éléments traces métalliques (sol). Des autres campagnes d’échantillonnage et d’analyse sont programmées dans les mois de mars et novembre 2021.