Le 15 octobre 2020, le Programme IEV CTF Med a célébré la Journée internationale des femmes rurales des Nations Unies via un webinaire durant lequel 60 personnes ont débattu sur les obstacles auxquels sont confrontées les femmes rurales dans l’espace méditerranéen et sur ce qui peut être fait, notamment dans le contexte de la COVID-19. Du point de vue institutionnel de l’Union pour la Méditerranée (UpM) et de l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM IAMM) aux témoignages de femmes rurales en passant par les bonnes pratiques des projets financés, le webinaire a fourni une plate-forme pour partager et faire avancer des idées nouvelles et innovantes.

Des données fiables pour assurer le suivi et la promotion des politiques en faveur de la femme

Selon la note d'orientation 2020 de l'UN-CESAO, « Les femmes du monde arabe perdront environ 700 000 emplois en raison de l'épidémie de la COVID-19 ». Sachant que seulement 21% des femmes de la région MENA sont sur le marché du travail contre 77% pour les hommes, il est urgent de s'attaquer au problème du chômage des femmes et en particulier dans les zones rurales car elles sont le moteur de l'économie locale. Par conséquent, l'approbation par l'UpM en juillet dernier d'un ensemble d'indicateurs liés à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes dans la région MENA est un premier pas vers la promotion de politiques en faveur de la femme dans la région.

Du manque de compétences aux droits de succession injustes : ce à quoi les femmes sont confrontées dans la région méditerranéenne

Elles n’ont pas toujours accès aux connaissances, aux financements, aux ressources telles que l’eau et manquent de garantie sociale. Pourtant, les femmes rurales sont les piliers de l'économie locale lorsque les hommes migrent vers les zones urbaines. Ce sont également elles qui préservent l'environnement et assurent la pérennisation de de la diète et l'identité culturelle méditerranéenne.

L'autonomisation sociale et économique est un prérequis à l'autonomisation politique des femmes

Si vous donnez aux femmes les outils pour être économiquement indépendantes, elles auront plus confiance en elles et pourront prendre des décisions seules et participer à la vie politique : en conséquence, l'autonomisation économique peut conduire à une meilleure implication des femmes dans la vie politique.

Que peut-on faire, en particulier à l'ère de la COVID-19 ?

Il est clair que les femmes rurales méditerranéennes ont un énorme potentiel qui est largement sous-exploité. Néanmoins, en appliquant de nouveaux concepts tels que l'innovation sociale rurale, l'emploi des femmes et leur inclusion économique pourraient être améliorées. Premièrement, cela peut être fait en plaçant l'économie locale au cœur du potentiel des femmes rurales en promouvant les chaînes d'approvisionnement courtes, qui revêtent une importance toute particulière à l'ère de la COVID-19, marquée par le confinement et les restrictions de mobilité.

Deuxièmement, en abordant le comportement social et en brisant certains stéréotypes : par exemple une femme peut accéder à un poste à responsabilité dans le secteur agricole. Enfin, en promouvant des politiques en faveur de la femme, en incluant les hommes dans le processus de changement de perceptions et de comportements et en impliquant les femmes dans les programmes de sécurité alimentaire car elles jouent un rôle crucial.

Lire la sythèse du webinair "Libérer le potentiel des femmes méditerranéennes en milieu rural: contraintes et solutions à l'ère du COVID-19"

L'équipe IEV CTF Med tient à remercier tous les intervenants pour leur participation active :

• Anna Dorangricchia, experte senior « Affaires sociales et civiles », Secrétariat de l'Union pour la Méditerranée
• Elen Lemaître-Curri, directrice adjointe de l'Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM IAMM), France 
• Kirsten Sutherland, chef de projet, Association de coopération pour la paix (ACPP), Espagne
• Israa Hindawi, Directrice de la Société coopérative des femmes pour l’épargne et le crédit à Jaba’, Jénine, Palestine
• Hedi Bchir, coordinateur de projet au Centre des femmes arabes pour la formation et la recherche (CAWTAR), partenaire tunisien du projet InnovAgroWoMed
• Nathalie Colasanti, chercheuse à l’université de Rome « Tor Vergata », Italie. Coordinatrice du projet InnovAgroWoMed
• Souha Ben Mehrez, ingénieur agricole et apicultrice, Tunisie